Le chercheur en politiques et systèmes de santé, Tayeb Hamdi, a souligné, vendredi, que l’accélération de la vaccination sur la base d’un régime de trois doses permettra de faire face à Delta et Omicron ainsi que d’accélérer le retour à la vie normale.
« Face au variant dominant Delta, et une éventuelle vague de la saison froide, la troisième dose est une nécessité absolue pour tous les adultes de 18 ans et plus, cinq ou six mois après leur deuxième dose. La dose booster agit en 48 heures et réduit drastiquement le risque de décès par rapport à deux doses », a déclaré le médecin, précisant que « l’accélération de la vaccination sur la base d’un régime de trois doses nous permettra de faire face à Delta, à Omicron et d’accélérer le retour à la vie normale ».
Dans ce sens, M. Hamdi a mis en exergue la nécessité de compléter les mesures prises par l’Etat par une action citoyenne via l’adoption d’une vaccination complète à trois doses et le respect rigoureux des mesures préventives, le plus rapidement possible.
Parallèlement, le chercheur a souligné que les personnes vaccinées à trois doses seraient bien armées contre le variant Omicron, notant qu’il s’agit d’un variant plus transmissible que le Delta et qui échappe partiellement à l’immunité post vaccinale et post maladie.
« Omicron est beaucoup plus transmissible que Delta, seul le degré de supériorité reste à déterminer. En à peine une semaine le nombre de cas d’infections en Afrique du Sud a été multiplié par cinq, le taux de positivité est passé en deux semaines de 2% à 25%. En Norvège, lors d’un diner, une seule personne de retour d’Afrique a contaminé la moitié des 120 invités. Au Royaume-Uni, le nombre de cas dus à Omicron double tous les deux ou trois jours », fait-il observer.
Toujours en comparaison au variant Delta, M. Hamdi a relevé qu’Omicron peut être moins virulent, se rapportant aux observations des experts en la matière.
Ainsi, sur des milliers de cas d’infections, aucun cas de décès, ni une flambée d’hospitalisations ou de cas graves n’ont été enregistrés, a-t-il indiqué, soutenant que la prudence reste de mise, puisque la majorité des nouveaux cas actuellement en Afrique du Sud sont des jeunes de moins de 40 ans, et il faudrait plus de temps pour juger le vrai degré de virulence.
Par ailleurs, une étude a montré que les personnes ayant déjà été infectées par la COVID 19, ont un risque trois fois plus élevé d’être réinfecté par Omicron relativement aux variants précédents, a dit l’expert, notant que ce nouveau variant semble déjouer l’immunité acquise par la vaccination ou par la maladie.
Citant les résultats préliminaires d’une étude en Afrique du Sud ayant confronté ce variant aux vaccins Pfizer, le chercheur a affirmé qu’il a été démontré que le pouvoir de neutralisation des sérums issus de personnes doublement vaccinées a été réduit de 41 fois par rapport à la souche originale.
Cependant, le sérum des personnes doublement vaccinées et ayant déjà été infectées auparavant, fait remonter ce pouvoir de 35 fois, ce qui laisse comprendre que trois doses garderaient un niveau de protection contre Omicron, comparable à deux doses contre la souche classique, a-t-il ajouté.
Citant une étude allemande, il a souligné que le sérum de personnes vaccinées avec deux doses produisait 25 fois moins d’anticorps contre le variant Omicron que contre le virus originel, alors que chez celles qui avaient reçu la dose booster cette diminution n’était pas retrouvée.
Ainsi, en plus des anticorps, le corps se défend contre le virus par un autre type de défense, l’immunité cellulaire par les lymphocytes T qui ne semble pas être affectée par les mutations sur ce variant, a-t-il expliqué.
La vaccination à base de trois doses semble bien fonctionner contre ce variant, a-t-il conclu.