Le golf est un pan vivant de l’histoire marocaine. Ancré dans le patrimoine du royaume, il a traversé les siècles, porté par les ambitions royales, l’influence diplomatique et la passion des adeptes de fairways. Aujourd’hui, le Maroc s’impose comme une destination golfique de référence, alliant tradition et modernité pour façonner l’avenir de cette discipline.
Si l’on associe souvent l’essor du golf au Maroc à la construction du premier parcours officiel en 1914 à Tanger, ses racines remontent à la fin du XIXᵉ siècle. À l’époque, Tanger, véritable carrefour diplomatique, accueille une communauté européenne, notamment britannique, qui introduit ce sport sur le plateau de Marchane.
Le Sultan Moulay Abdelaziz, attiré par les innovations occidentales, soutient cette initiative en offrant aux diplomates européens un terrain dédié à leur passion. Cet engouement précoce marque le début d’un siècle d’histoire golfique, qui s’accélère sous le règne de Feu Sa Majesté le Roi Hassan II.
En 1971, le Trophée Hassan II est créé sous l’impulsion du Roi Hassan II, lui-même fervent passionné de golf. Ce tournoi devient rapidement une référence internationale, attirant des légendes telles qu’Ernie Els, Vijay Singh ou encore Nick Price. Ce rayonnement mondial est consolidé par la Fédération Royale Marocaine de Golf (FRMG), fondée en 1960, qui structure la discipline et veille à son développement.
Depuis 2018, sous la présidence de Son Altesse Royale le Prince Moulay Rachid, le golf marocain prend un nouvel essor avec des initiatives d’envergure, notamment le programme « Road to the Tour » et la Coupe Lalla Meryem, dédiée aux golfeuses. Le Maroc s’affirme ainsi comme un acteur clé du golf international, porté par une vision ambitieuse.
De Rabat à Marrakech, le Maroc offre des parcours parmi les plus prestigieux du monde. Le Royal Golf Dar Es Salam, avec son parcours rouge exigeant, accueille des compétitions de haut niveau. À Marrakech, le Royal Golf, inauguré en 1927, a vu défiler des figures emblématiques comme Winston Churchill et Dwight Eisenhower.
Mais au-delà du prestige, le golf marocain est un levier économique majeur. Avec plus de 8 000 licenciés et un programme d’initiation touchant 6 000 jeunes par an, il devient un sport accessible et inclusif. Il attire aussi des milliers de touristes, séduits par la qualité des infrastructures et le climat idéal. L’ambition est claire : positionner le Maroc comme un hub golfique incontournable, rivalisant avec les grandes destinations européennes et américaines.
L’essor du golf féminin est une autre réussite marocaine. Ines Laklalech en est l’une des figures de proue : en 2022, elle devient la première Arabe et Nord-Africaine à remporter le Ladies Lacoste Open de France, décrochant ainsi son ticket pour le prestigieux circuit LPGA. La même année, sept golfeuses marocaines participent à la Coupe Lalla Meryem, preuve d’un dynamisme croissant et d’un vivier de talents en pleine émergence.
L’avenir du golf marocain s’écrit sous le signe de l’accessibilité et de la performance. La Royal Golf Dar Es Salam Academy, fondée en 2004, permet à de jeunes talents, y compris issus de milieux modestes, de s’initier et de se perfectionner. L’engagement institutionnel et le développement des infrastructures renforcent la stature du Maroc sur la scène golfique internationale.
Aujourd’hui, le golf marocain n’est plus réservé aux élites : il est devenu un patrimoine vivant, évolutif et inclusif. Entre héritage royal et modernité, le Maroc façonne un modèle unique, où passion, excellence et ambition s’entrelacent pour dessiner l’avenir du golf.
