Une étude récente menée par Mastercard, publiée à l’occasion de la Journée internationale de la femme 2025, révèle que 74 % des femmes marocaines aspirent à créer leur propre entreprise. Cette tendance témoigne d’une montée en puissance de l’entrepreneuriat féminin au Maroc, marqué par un fort dynamisme et un potentiel de croissance considérable. Malgré cet engouement, seules 27 % des femmes s’identifient actuellement comme entrepreneures, soulignant l’écart entre ambition et concrétisation.
Les motivations des femmes marocaines pour entreprendre vont bien au-delà de la réussite financière. L’étude met en avant des aspirations telles que l’équilibre entre vie professionnelle et personnelle (32 %), la poursuite d’un rêve de longue date (27 %) et la quête d’indépendance et de flexibilité (27 %). Cependant, de nombreux obstacles freinent encore leur progression, notamment le manque d’accès au financement, au mentorat et aux outils numériques nécessaires pour lancer et pérenniser une activité.
L’étude met également en évidence une variation générationnelle dans l’entrepreneuriat féminin. Les femmes de la génération Z (36 %) sont les plus enclines à se lancer dans les affaires, suivies par les baby-boomers (30 %) et les milléniaux (28 %). De plus, la moitié des femmes de la génération Z ont déjà une activité secondaire, contre 43 % pour l’ensemble des femmes interrogées. Parmi les motivations principales, la volonté de gagner plus d’argent (52 %), d’obtenir une indépendance financière (40 %) et d’épargner pour un projet spécifique (30 %) figurent en tête.
Les secteurs d’activité privilégiés par les femmes marocaines entrepreneures sont majoritairement orientés vers le numérique et les services. La vente en ligne arrive en tête (23 %), suivie de l’éducation et du soutien scolaire (14 %), des cosmétiques (14 %) et de l’alimentation et des boissons (14 %). Cette répartition témoigne d’un intérêt croissant pour les opportunités digitales et d’une adaptation aux nouvelles tendances du marché.
Malgré leur ambition et leur motivation, les femmes entrepreneures marocaines restent confrontées à des défis majeurs. L’accès au financement est l’un des principaux freins, 32 % d’entre elles déclarant manquer de ressources pour lancer leur activité. Le manque de connaissances sur la gestion d’une entreprise (14 % contre 4 % chez les hommes) et le déficit de confiance (15 %, soit plus du double des hommes) sont également des barrières significatives. Les femmes milléniales semblent particulièrement concernées, 21 % d’entre elles exprimant un manque de confiance en leur capacité à entreprendre.
Face à ces défis, les femmes entrepreneures identifient plusieurs besoins prioritaires pour réussir. Elles réclament plus d’options de financement (38 %), un meilleur accès aux compétences commerciales (34 %), un soutien accru à leurs idées en milieu professionnel (32 %) et une formation technologique renforcée (25 %). Par ailleurs, 41 % des femmes estiment que des conseils financiers spécialisés seraient cruciaux pour la croissance de leur entreprise, contre seulement 18 % des hommes.
L’essor de la technologie joue un rôle clé dans la transformation de l’entrepreneuriat féminin. L’étude révèle que 65 % des femmes chefs d’entreprise utilisent régulièrement l’intelligence artificielle (IA), et 70 % y ont recours pour prendre des décisions stratégiques. Toutefois, les préoccupations en matière de cybersécurité restent élevées, 59 % des femmes craignant les cyberattaques, contre 50 % des hommes. Le manque de connaissances sur la protection contre ces menaces constitue un frein supplémentaire, soulignant la nécessité de renforcer les formations en cybersécurité.
Mastercard s’engage depuis plusieurs années à soutenir l’entrepreneuriat féminin à travers des solutions financières et numériques adaptées. Au Maroc, la collaboration avec l’Agence de Développement du Digital (ADD) vise à renforcer l’infrastructure des paiements numériques et à améliorer la cybersécurité des entreprises dirigées par des femmes. L’étude, menée dans 41 pays auprès de 42.500 participants, dont 500 au Maroc, met en évidence l’importance d’un accompagnement ciblé pour transformer les aspirations des femmes en réussites entrepreneuriales durables.