Le coup d’Etat en cours lundi au Soudan avec la dissolution des autorités de transition et l’arrestation des dirigeants civils par l’armée a suscité de vives réactions dans le monde ainsi qu’une vague de condamnations internationales.
L’émissaire de l’ONU au Soudan Volker Perthes a jugé « inacceptables » les arrestations de civils, appelant les forces armées à relâcher immédiatement les personnes retenues ».
De son côté, l’émissaire des Etats-Unis, Jeffrey Feltman, qui était la veille encore dans le bureau du Premier ministre soudanais, Abdallah Hamdok, aujourd’hui en détention, a déjà prévenu que « tout changement du gouvernement de transition mettait en danger l’aide américaine ».
Pour sa part, la Commission européenne a appelé à la « libération rapide » des dirigeants civils du gouvernement du Soudan et à « ce que les moyens de communications ne soient pas entravés pour permettre de joindre ceux qui en ont besoin ».
Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a lui appelé la communauté internationale « à remettre la transition soudanaise sur les rails », tandis que la Ligue arabe et l’Union africaine appelaient « au dialogue ».
Le général soudanais Abdel Fattah al-Burhan a dissous lundi les autorités de transition dont une bonne partie des membres civils sont déjà aux mains de l’armée, déclarant l’état d’urgence.
Tôt le matin, le premier ministre Hamdok, son épouse, nombre de ses ministres et tous les membres civils du Conseil de souveraineté, ont été arrêtés par des militaires qui ont également pris le contrôle de la télévision d’État.
Le bureau du Premier ministre avait alors invité les Soudanais à « manifester » contre le « coup d’État » pour « protéger la révolution » de 2019.
Dans le centre de Khartoum, des milliers de Soudanais sont descendus dans les rues et 12 manifestants ont été blessés par des tirs des forces armées, selon des sources concordantes.
Depuis août 2019, le Soudan est dirigé par un Conseil de souveraineté composé pour moitié de civils et pour moitié de militaires.