Les fonds souverains, communément appelés « Sovereign wealth funds » (SWFS) permettent aujourd’hui le financement de méga-projets rentables et sur le long terme, a indiqué, mardi à Rabat, la Directrice générale de l’Office national des Hydrocarbures et des Mines (ONHYM), Amina Benkhadra.
S’exprimant lors d’un panel, organisé dans le cadre du Forum africain des investisseurs souverains (Africa Sovereign Investors Forum – ASIF), sous la thématique: « Project preparation x local partners: Investment Ready opportunities », Mme Benkhadra a relevé que les ressources dont disposent ces mêmes fonds souverains, leur permettent de participer à certaines des plus grandes opportunités de transaction par le biais de leurs branches d’investissement direct, en contournant les barrières d’investissement traditionnelles.
« Les SWFS disposent des outils nécessaires pour évaluer l’impact de différentes règles de dépenses et d’allocations d’actifs par rapport aux objectifs de dépenses et d’épargne d’un pays, ce qui permettra une flexibilité de financement et une allocation des fonds dans le temps », a-t-elle expliqué, rappelant dans ce sens, que les fonds souverains fonctionnent essentiellement comme des banques de développement et sont explicitement mandatés pour aider à développer les économies locales et les investissements dans les infrastructures.
Parallèlement, M. Benkhadra a affirmé que les SWFS deviendront probablement « plus visibles » dans la prochaine décennie, utilisant leur influence incontestable pour stimuler la croissance économique et apporter la prospérité aux populations qu’ils servent.
Pour sa part, Solomon Asamoah, Président directeur général du Fonds d’investissement dans les infrastructures du Ghana (GIIF), a affirmé que le développement des infrastructures constitue un véritable moteur du progrès économique et social de l’Afrique et souligne pratiquement tous les autres objectifs de productivité et de croissance.
Il a, à cet effet, rappelé que le GIIF, n’est pas forcément le plus important fonds en Afrique comparé à d’autres pays du Continent, mais reste tout de même « significatif » pour l’économie du pays.
« Il dispose d’un pipeline robuste de projets futurs qui incluent les énergies renouvelables, l’augmentation de l’utilisation domestique des approvisionnements en gaz du Ghana, le logement abordable durable, le transport, etc… », a-t-il fait observer, notant qu’il contribue à faire en sorte que les infrastructures deviennent une classe d’actifs d’investissement en Afrique, comme ailleurs dans le monde.
Dans le même sillage, Ziad Alexandre Hayek président de World Association of PPP (WAPPP), a relevé que dans le double contexte de mondialisation et de crise économique, les infrastructures représentent aujourd’hui, pour les États un défi de financement et une opportunité de relance de l’activité économique et de la croissance, soulignant dans ce contexte, l’impératif de renforcer les partenariats publics-privés, notamment en matière d’investissement.
Selon lui, les secteurs public et privé ont l’opportunité de créer les conditions de partenariats renforcés, afin que la vocation de service d’intérêt général de l’un bénéficie des moyens financiers et techniques de l’autre.
Le Forum africain des investisseurs souverains, tenu sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, regroupe une dizaine de fonds souverains africains, dont Ithmar Capital, pour créer un réseau premier du genre sur le continent, ASIF, dont l’objectif principal est de fédérer ses membres autour des défis auxquels les économies africaines sont confrontées en matière de financement et de mobilisation des investissements.
Créé en 2011, Ithmar est un fonds d’investissement stratégique avec pour vocation première l’accompagnement du développement économique du Maroc. Fonds multisectoriel, Ithmar vise à promouvoir l’investissement dans tous les secteurs stratégiques nationaux en développant des projets structurants et transformationnels avec un fort impact.