Un an après le séisme qui a meurtri Al Haouz, le Maroc est encore en reconstruction. Et celle-ci ne se limite pas aux routes, aux écoles ou aux hôpitaux. Elle se joue aussi dans les rues commerçantes, les ateliers, les petites entreprises locales. Car au cœur du renouveau économique des régions sinistrées, un acteur clé se distingue, et il s’agit de la très petite, petite et moyenne entreprise — la TPME.
Conscients de cet enjeu, la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD), l’Union Européenne (UE) et Finéa, filiale du Groupe CDG, ont annoncé un partenariat stratégique pour soutenir les TPME marocaines. À la clé, un financement de 23,5 millions d’euros, accordé à Finéa sous forme de prêt en monnaie locale, et assorti d’une garantie de première perte fournie par l’UE à travers le Fonds Européen pour le Développement Durable Plus (FEDD+).
Ce dispositif vise d’abord à renforcer l’accès au financement pour les petites structures les plus affectées par la crise. Il permettra notamment de faciliter leur participation aux appels d’offres, tant publics que privés, dans des secteurs stratégiques comme l’éclairage municipal, l’approvisionnement des écoles et hôpitaux, ou encore le développement d’infrastructures locales.
Mais l’initiative va plus loin. Elle inclut un accompagnement sur mesure à travers un programme de coopération technique destiné à créer une plateforme digitale innovante, pensée pour les besoins spécifiques des TPME. Celle-ci offrira des solutions d’affacturage et de financement de la chaîne d’approvisionnement, intégrées aux systèmes bancaires de Finéa. Un outil technologique qui vise à simplifier et sécuriser l’accès au crédit pour les entrepreneurs.
Si les entreprises des zones sinistrées sont les premières cibles du programme, les bénéficiaires potentiels ne s’y limitent pas. L’objectif est aussi de soutenir les TPME situées hors des grands axes économiques comme Casablanca ou Rabat, souvent oubliées des circuits traditionnels de financement. C’est une vision plus équilibrée du développement territorial que défendent les trois partenaires, à rebours des dynamiques centralisées.
« Ce partenariat incarne notre volonté commune de reconstruire, certes, mais surtout de rebâtir mieux. En ciblant les TPME, nous parions sur la résilience des acteurs locaux pour relancer les régions touchées », souligne un représentant de la BERD. Une vision cohérente avec l’engagement de longue date de la banque, qui a investi plus de 5,3 milliards d’euros au Maroc depuis 2012, dans 112 projets structurants.
Derrière cette initiative, trois institutions aux expertises complémentaires conjuguent leurs efforts. La BERD, pilier du développement économique dans la région. L’Union Européenne, via le FEDD+, qui mobilise des garanties pour favoriser des investissements durables. Et Finéa, bras financier du Groupe CDG, spécialisé dans le financement de la commande publique et le soutien ciblé aux entreprises marocaines.
Finéa, agréée par Bank Al-Maghrib, a pour mission de démocratiser l’accès au financement à travers des solutions adaptées, innovantes et inclusives. En 2023, son total d’actifs s’élevait à 216 millions d’euros. Un chiffre qui reflète une ambition claire, celle de s’ancrer durablement au service du tissu entrepreneurial marocain, tout en participant activement à la transformation économique du pays.