L’annonce récente par Donald Trump de droits de douane massifs envers les partenaires commerciaux des États-Unis continue de provoquer des répercussions à l’échelle mondiale, particulièrement sur les marchés asiatiques, qui restent sous le choc. Après une chute spectaculaire à Wall Street, la Bourse de Tokyo a vu son indice principal, le Nikkei, plonger de 3,23 % à 33.611 points, tandis que l’indice élargi Topix a perdu 4,11 % à 2.462 points. Le Premier ministre japonais, Shigeru Ishiba, a décrit les droits de douane de 24 % imposés au Japon comme une « crise nationale », soulignant que l’économie américaine représentait 20 % des exportations nippones l’année dernière.
À Séoul, l’indice Kospi a reculé de 1,58 % alors que les marchés chinois restaient fermés pour un jour férié. Selon des analystes de Tokai Tokyo Securities, l’annonce n’a pas apaisé les craintes, et l’incertitude sur les marchés mondiaux est plus grande que jamais. En réaction, les principaux partenaires commerciaux des États-Unis tentent de contrer ce choc, tandis que Trump minimise le risque, affirmant que l’économie, précédemment malade, retrouvera sa vigueur.
Le Fonds monétaire international (FMI) a cependant exprimé des préoccupations, soulignant que les décisions de Trump représentent un risque important pour les perspectives mondiales en période de croissance morose. La veille, Wall Street a connu une panique sans précédent, avec des indices majeurs comme le Nasdaq et le S&P 500 enregistrant leurs pires performances depuis 2020.
Les entreprises les plus touchées sont celles dépendantes des importations asiatiques, notamment dans les secteurs de l’habillement et de la technologie. Les nouveaux droits de douane sont particulièrement durs pour la Chine, le Cambodge, le Vietnam et le Bangladesh, avec des augmentations allant jusqu’à 54 %.
Les inquiétudes concernant un ralentissement économique se reflètent également dans les marchés des matières premières, où le pétrole a chuté de plus de 6 % tandis que l’or, considéré comme une valeur refuge, a atteint des sommets. Cette nouvelle vague de droits de douane fait suite à des mesures précédentes sur l’acier, l’aluminium et les voitures importées.
Le vice-président américain, JD Vance, a évoqué la possibilité que la situation se dégrade encore, tandis que la présidence américaine reste ouverte aux négociations, avertissant contre d’éventuelles représailles. Face à cette escalade, des dirigeants mondiaux comme Emmanuel Macron et Giorgia Meloni ont appelé à une réponse unie, plutôt qu’à une intensification du conflit commercial.
Le Canada, bien qu’il n’ait pas subi de nouveaux tarifs ces derniers jours, continue de faire face à des taxes sur certaines de ses exportations. De son côté, le Lesotho prévoit d’envoyer une délégation à Washington pour défendre ses intérêts, alors que les nouvelles taxes toucheront les biens de l’UE avec des surtaxes additionnelles.
La directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce a estimé que ces nouvelles mesures pourraient entraîner une réduction d’environ 1 % du commerce mondial, alors que certaines entreprises, telles que Stellantis, annoncent déjà des suspensions de production en raison des nouvelles taxes sur les automobiles.
