BMCE Capital Global Research (BKGR) a revu, dans son « Strategy » du mois de septembre, à la hausse sa prévision de croissance de l’économie nationale à 6%.
« Nous tablons toujours sur une nette amélioration du trend économique en 2021, rehaussant notre anticipation d’une croissance de +4,9% à +6,0% dans le cadre de notre scenario central », indique BKGR dans cette publication.
Plus que jamais, l’amélioration de l’environnement économique et financier dépend étroitement de la stabilisation de la situation sanitaire et c’est ce qui semble se confirmer pour le cas du Maroc avec un rebond significatif de l’activité, notamment au 2ème trimestre de cette année, relève la même source.
Les derniers chiffres du Haut-Commissariat au Plan (HCP) annoncent, à ce titre, une reprise économique de l’ordre de 15,2% au terme de cette période, devant être suivie par une consolidation de cette croissance avec des prévisions de progression du produit intérieur brut (PIB) de 5,9% et 4,3% respectivement au T3 et T4 de 2021.
En outre, les analystes de BKGR estiment que le récent allégement des restrictions en vigueur, combiné à la bonne tenue de la production agricole et à la dynamique de la consommation, devrait soutenir cette tendance positive.
Cet optimisme, poursuivent-ils, se nourrit également des espoirs suscités par le succès du triple scrutin législatif, régional et communal au niveau tant du taux de participation qui a atteint 50,35% (au-dessus de celui des années électorales précédentes 2011 et 2016) que de l’annonce rapide de la convergence des points de vue des partis vainqueurs, bien engagés pour former une majorité tripartite avec pour crédo la concrétisation des objectifs du nouveau modèle de développement.
« Pour y parvenir, le nouvel exécutif aura certainement besoin de soutien monétaire. Situation qui suscite l’attentisme des décisions de la prochaine réunion de BANK AL-MAGHRIB, reportée pour des considérations d’ordre sanitaires à la mi-octobre », fait remarquer BKGR.
D’aucuns considèrent comme acquis le statu quo actuel, du moins dans la perspective d’avoir une meilleure visibilité et lisibilité sur les impacts éventuellement négatifs de la poussée inflationniste observée en 2021 chez les principaux partenaires commerciaux.
Ce pronostic peut aussi se fonder sur la bonne sinon l’excellente gestion des finances publiques comme en témoigne le relâchement de la pression qu’elles subissent en 2021 comparativement à l’année précédente, relève BKGR, citant l’atténuation du déficit budgétaire de 7% à 40,6 milliards de dirhams (MMDH) à fin août 2021, ce qui reflète la résilience des recettes de l’impôt sur le revenu (IR) et de la taxe sur la valeur ajouté (TVA) qui se sont inscrites en hausse de 13% à 31,4 MMDH et de 19% à 47,9 MMDH, respectivement.
Pour financer son déficit, l’Argentier du Royaume a, comme à l’accoutumée, fait appel prioritairement au marché interne en portant ses adjudications à près de 92,6 MMDH, tandis que ses tirages à l’international sont restés faibles et se sont établis à 8,9 MMDH.
Le Trésor continue ainsi de bien gérer ses levées en profitant de meilleures conditions de financement dans ce contexte de relative détente de la pression budgétaire, situation davantage soutenue par l’alimentation des recettes de l’IS suite au règlement par les entreprises du troisième acompte au cours du mois de septembre.
En revanche et conséquence du retour à l’effervescence économique, le déficit de la balance commerciale s’est à nouveau creusé de 22,3% à 136,5 MMDH à fin août 2021.
Cette évolution est attribuable notamment à la progression des importations de 23,2% à 337,7 MMDH et ce, suite à la reprise de l’ensemble des branches y compris celle de la facture énergétique en hausse de 30,6% à 44,8 MMDH.
L’accélération des prix du pétrole à l’international et la reprise de la consommation interne en sont à l’origine.
Le renchérissement des hydrocarbures devrait se poursuivre dans les mois à venir consécutivement à la hausse de la demande avec la levée des restrictions sanitaires dans plusieurs pays et la pénurie du Gaz, ce qui pourrait creuser davantage le déficit commercial et, par voie de conséquence, absorber une partie des avoirs officiels de réserve dont l’encours à fin août 2021 ressort toujours confortable à 312,6 MMDH.
Bien heureusement, les exportations continuent de confirmer aussi leur résilience en se hissant de 24% à 201,2 MMDH, toujours soutenues par les expéditions des phosphates et de l’automobile en augmentation respectivement de 42% à 46,3 MMDH et de 25% à 52,3 MMDH.
Toujours au niveau des échanges extérieurs, la balance des invisibles peut compter sur les recettes des Marocains résidant à l’étranger (MRE) qui, malgré le contexte difficile, continuent d’évoluer à des niveaux supérieurs à ceux d’avant la pandémie en se situant à fin août à 63,7 MMDH.
De son côté, le marché boursier continue de capter de cette dynamique aussi bien en performance qu’en volume transactionnel.
Ce dernier affiche, à cet effet, une hausse de 33% à 38,4 MMDH, traduisant une augmentation des échanges sur le marché central de 12% à 27,3 MMDH et sur le marché de Blocs de 140% à 11 MMDH drivés par l’opération de cession par l’Etat de sa participation détenue dans Marsa Maroc.
Cette hausse des volumes s’est accompagnée par une amélioration des performances du Masi et du MSI20 de 16,83% et de 16,93% respectivement. Elles ont été portées par des attentes positives de la part des investisseurs dans les réalisations semestrielles des sociétés cotées.