Le projet Gazoduc Nigeria-Maroc a officiellement décollé après la signature d’un mémorandum d’entente (MoU), mi-septembre à Rabat, entre la République Fédérale du Nigeria, le Royaume du Maroc et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a dit M. Adamu Ibrahim Lamuwa, qui s’exprimait samedi à l’occasion de la célébration à Dakar de la Fête de l’indépendance du Nigeria, en présence de représentants du Corps diplomatique accrédité au Sénégal, dont l’ambassadeur de Sa Majesté le Roi, M. Hassan Naciri.
Soulignant l’importance stratégique de ce projet, le diplomate nigérian a indiqué que le Gazoduc Nigeria-Maroc, qui devrait mesurer environ 5 600 kilomètres de long, permettra de connecter les ressources gazières nigérianes aux pays de l’Afrique de l’Ouest et au Maroc.
« Une fois achevé, le projet fournira environ 3 milliards de pieds cubes standard par jour de gaz le long de la côte ouest-africaine depuis le Nigeria, le Bénin, le Togo, le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Liberia, la Sierra Leone, la Guinée, la Guinée Bissau, la Gambie, le Sénégal et la Mauritanie jusqu’au Maroc », a fait noter l’ambassadeur du Nigéria.
Le mémorandum d’entente de ce projet stratégique, qui émane de la vision clairvoyante de SM le Roi Mohammed VI et du Président Nigérian Muhammadu Buhari, a été paraphé par Sediko Douka, Commissaire de la CEDEAO chargé de l’Infrastructure, l’Energie et la digitalisation, Mallam Mele Kolo Kyari, Président Directeur Général de la NNPC, qui représente le Nigeria, et la directrice générale de l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM), Mme Amina Benkhadra, représentante du Maroc.
Le méga-projet de gazoduc Nigeria-Maroc, dont l’étude de faisabilité a été entamée en mai 2017 avec un coût de plusieurs milliards de dollars, avait été lancé au cours de la visite officielle de SM le Roi Mohammed VI, en décembre 2016 à Abuja, et un accord y afférent avait été signé, le 10 juin 2018, lors d’un déplacement à Rabat du président nigérian Muhammadu Buhari.
Ce projet stratégique a l’ambition d’être un catalyseur du développement économique de la région Nord-Ouest de l’Afrique. Il devrait bénéficier à près de 400 millions de personnes vivant dans la région et améliorer le bien-être économique et social de ses populations.
Le gazoduc Maroc-Nigéria vise également la création d’un marché régional compétitif de l’électricité, l’exploitation d’une énergie propre, la contribution au développement industriel et économique de tous les pays traversés à travers le développement de plusieurs secteurs tels que l’agriculture, l’industrie, les mines, la réduction du torchage, ainsi que l’exportation de gaz en Europe.