Les équipes de la Fondation MAScIR, une institution de recherche appliquée relevant de l’écosystème des laboratoires scientifiques de l’Université Polytechnique Mohammed VI, ont présenté, vendredi lors d’une conférence de presse à Casablanca, le premier test 100pc marocain de diagnostic moléculaire du cancer du sein, mis au point et validé biologiquement au Maroc et à l’international.
S’exprimant à cette occasion, la directrice générale de la Fondation MAScIR, Nawal Chraibi a rappelé que la Fondation consolide son expérience de plus de dix ans dans le développement de kits diagnostic, essentiellement à base de technologies moléculaires, soulignant que les équipes de la Fondation MAScIR ont mis au point et validé biologiquement au Maroc et à l’international ce test qui contribuera à lutter contre cette maladie et faciliter l’accès au soin.
Pour Chraibi, le Maroc a franchi de grands pas en matière de lutte contre le cancer du sein grâce notamment au politiques publiques en la matière.
Pour sa part le directeur du Centre Kits et dispositifs de diagnostic de la Fondation MAScIR et directeur scientifique de Moldiag, Abdeladim Moumen a expliqué que ce nouveau kit s’inscrit dans le cadre des efforts déployés par la Fondation dans le domaine de la recherche scientifique.
Moumen a de même indiqué que ce premier test 100% marocain de diagnostic moléculaire du cancer du sein permet le diagnostic et la quantification de l’ARNm qui code pour la protéine HER2 en utilisant la technique RT-qPCR.
Ce diagnostic et cette quantification permettent d’identifier le type de cancer détecté (statut HER2), étape indispensable à la prise d’une décision thérapeutique adaptée, a-t-il souligné, rappelant que ce test a obtenu l’enregistrement et l’autorisation de production, délivrés par le ministère de la Santé, suite aux études qui ont montré sa précision, sa sensibilité, sa spécificité et la rapidité de disponibilité des résultats.
Et de souligner que ce test innovant permet le diagnostic et la quantification de l’ARNm qui code pour la protéine HER2 en utilisant la technique RT-qPCR, ajoutant que ce diagnostic et cette quantification permettent d’identifier le type de cancer détecté (statut HER2), étape indispensable à la prise d’une décision thérapeutique adaptée.
Intervenant lors de cette conférence de presse, Pr Raja Aghzadi, professeure de chirurgie, présidente fondatrice de l’association marocaine de lutte contre le cancer du sein et membre de la commission spéciale sur le modèle de développement a indiqué qu’actuellement chaque cas est traité différemment, selon le profil biologique de la tumeur.
Le kit développé par l’équipe de la Fondation MAScIR est d’une extrême importance puisqu’il est abordable pour le citoyen marocain, surtout que « nous encourageons les produits made in Morrocco ».
De son côté, le Pr Souha Sahraoui, Radiothérapeute, oncologue et chef de service du centre Mohammed VI pour le traitement des cancers a estimé que la prise en charge a beaucoup évolué grâce notamment à ce type de kit qui permettra de donner un traitement spécifique pour chaque malade.
Cette conférence de presse a été caractérisée par un échange riche et fructueux entre les professionnels de la santé qui s’intéressent à cette thématique.
A travers la production de ces tests, MAScIR a pour ambition de contribuer à la sécurité sanitaire du Royaume. Cette action s’inscrit ainsi pleinement dans les stratégies nationales de généralisation de la couverture médicale, de maîtrise de technologies, de fabrication de produits de santé et de contribution aux stratégies continentales de santé publique.
Au Maroc, une femme sur huit risque de développer un cancer du sein au cours de sa vie. Avec près de 10.500 femmes diagnostiquées chaque année, le Maroc est particulièrement concerné par cette pathologie, caractérisée par l’incidence la plus élevée de tous les cancers sur le plan national, soit 36% des cancers et 28% des décès dus aux cancers chez la femme.
Conscient des enjeux sous-jacents, le Maroc mène la lutte contre ce type de cancer dans le cadre de ses politiques de santé publique. A cet effet, le Ministère de la Santé du Royaume implémente depuis 2010 un plan National de Prévention et de Contrôle des Cancers. Ce plan, cité en exemple au niveau international, inscrit le dépistage et la détection précoce des cancers du sein comme priorité nationale.
MAScIR vise à promouvoir et à développer au Maroc des pôles de recherche et développement répondant aux besoins du pays en technologies avancées, notamment dans le secteur de la biologie médicale. A ce jour, elle a pu déposer près de 190 brevets avec des extensions au niveau régional africain, produire quelques 700 articles scientifiques dans des revues de renommée internationale et mener plus d’une centaine de projets et réalisations auprès d’industriels nationaux et étrangers, montrant ainsi sa maturité et ses capacités en matière de recherche scientifique et de recherche appliquée.