Bernard Tapie, homme politique, ex ministre, ancien patron de l’Olympique de Marseille et grande figure de la culture et des médias est décédé, dimanche, à l’âge de 78 ans des suites d’un cancer d’estomac, a annoncé sa famille.
En septembre 2017, Bernard Tapie avait annoncé souffrir d’un cancer de l’estomac avec extension à l’œsophage et avait subi au mois de janvier 2018 une lourde intervention chirurgicale, suivie d’une chimiothérapie.
L’annonce de son décès a provoqué une vive émotion chez les supporters de l’OM, club qu’il a présidé de 1986 à 1994, ainsi dans la classe politique française.
Dans un communiqué, le président Emmanuel Macron a salué « l’ambition, l’énergie et l’enthousiasme » de l’homme d’affaires, « une source d’inspiration pour des générations de Français.
Le premier ministre Jean Castex a, de son côté, rendu hommage à un « combattant pour ses idées et ses convictions (…) contre l’extrême droite, pour son club, sa ville » et qui a « lutté pied à pied contre la maladie ».
Incarnation de la réussite sociale et des « années fric » au milieu des années 1980, ce fils d’ouvrier, né à Paris en 1943, se spécialise dans la reprise et la revente d’entreprises en difficulté à la fin des années 1970.
Surnommé « le Zorro des entreprises », il rachète notamment l’équipementier Adidas, et se bâtit une fortune.
En 1983, il investit dans le sport, en montant d’abord une équipe cycliste, puis en reprenant l’Olympique de Marseille, qu’il conduit du bas du tableau au sommet de l’Europe, en remportant la Ligue des champions en 1993.
En 1988, il se présente aux législatives à Marseille, sous l’étiquette « Majorité présidentielle ». Trois ans plus tard, il prend la tête du ministère de la Ville dans le gouvernement de Pierre Bérégovoy. Mais une mise en examen l’oblige à démissionner. Quelques années plus tard, en 1994, il est élu au Parlement européen. Sa peine d’inéligibilité entrave ses ambitions, il est déchu de son mandat.
En pleine montée du Front national, Bernard Tapie se veut l’ennemi numéro 1 de Jean-Marie Le Pen. Dans les débats virulents qu’il a avec son adversaire, il défend notamment les jeunes des banlieues populaires, dans le viseur du parti d’extrême droite.
Bernard Tapie avait livré son dernier combat judiciaire en mars-avril 2019, lors du procès de l’affaire de l’arbitrage controversé mis en place en 2008 pour solder un contentieux lié à la vente d’Adidas. Lors du procès en appel, au printemps dernier, le parquet avait requis cinq ans de prison avec sursis à son encontre. La décision devait intervenir le 6 octobre.