Le chef de la diplomatie des Etats-Unis, Antony Blinken a annoncé mercredi la mise en place d’un nouveau Bureau au sein du département d’Etat chargé des questions liées à la cybersécurité et aux technologies émergentes.
Blinken a fait cette annonce à l’occasion d’un discours portant sur la réorganisation et la modernisation du Département d’État pour répondre aux besoins du 21e siècle, sur fond de multiplication des cyberattaques visant plusieurs grandes compagnies américaines, attribuées par Washington à des puissances rivales.
« Nous avons un intérêt majeur à façonner la révolution numérique qui se passe autour de nous, et à nous assurer qu’elle sert notre peuple, protège nos intérêts, renforce notre compétitivité et défend nos valeurs », a-t-il déclaré lors d’une allocution à l’Institut du service extérieur relevant du département d’État.
Il a précisé avoir consulté le Congrès et des experts externes avant la mise en place du nouveau Bureau. « J’ai l’intention, avec le soutien du Congrès, d’établir un nouveau Bureau pour le cyberespace et la politique numérique, dirigé par un ambassadeur itinérant, et de nommer un nouvel envoyé spécial pour les technologies critiques et émergentes », a ajouté le secrétaire d’Etat américain.
La nouvelle structure se chargera des questions liées aux cyber-menaces, à la liberté d’Internet, aux risques de surveillance et à la collaboration entre pays alliés pour établir des normes et standards internationaux sur les technologies émergentes.
Le Département d’État se concentrera, a-t-il ajouté, sur l’embauche de personnel doté de l’expertise scientifique et technologique nécessaires pour faire face aux menaces émergentes.
Une série d’attaques majeures par rançongiciels ont récemment perturbé des sociétés importantes aux Etats-Unis qui les ont attribués à des groupes criminels basés en Russie.
Tout récemment, Washington a réuni un sommet sur les rançongiciels, avec la participation d’une trentaine de pays, qui a recommandé une coopération internationale plus intense pour contrer cette « menace transnationale », notamment en s’attaquant aux failles exploitées pour le transfert et le blanchiment des rançons souvent versées en actifs numériques.
Les pertes économiques mondiales dues aux ransomwares sont importantes avec des paiements de rançons ayant atteint plus de 400 millions de dollars dans le monde en 2020 et dépassant 81 millions de dollars au premier trimestre 2021, illustrant la nature financière de ces activités.