L’expulsion de mineurs marocains fait toujours jaser en Espagne. Après les ONG et quelques formations politiques, un tribunal espagnol a décidé, lundi 16 août, de suspendre le renvoi de neuf jeunes Marocains dans leur pays. Même s’ils sont entrés illégalement en Espagne, leur renvoi sans respecter certaines procédures obligatoires est interdit par quelques dispositions de la loi sur l’immigration.
Le gouvernement espagnol de gauche de Pedro Sanchez avait commencé vendredi à les renvoyer au Maroc par groupes de 15.
Les médias espagnols avaient commencé à diffuser des images de ces renvois. Par la suite, la préfecture de Ceuta a confirmé l’information à l’AFP. Pour justifier ces renvois, le ministère de l’Intérieur avait invoqué dans un courrier du 10 août, « l’article 5 de l’accord entre le Roi d’Espagne et le Roi du Maroc sur la coopération dans le domaine de la prévention de l’immigration illégale de mineurs non-accompagnés, leur protection et leur retour concerté », signé à Rabat, le 6 mars 2007.
Mais deux ONG ont demandé à un tribunal de Ceuta de bloquer les expulsions de douze jeunes migrants qui avaient sollicité leur aide pour rester. Ces mineurs isolés étaient ramenés au Maroc sans avoir eu accès à un avocat et sans avoir pu se faire entendre, a affirmé à l’AFP Patricia Fernández Vicens, avocate de l’une de ces deux ONG, Coordinadora de Barrios.
Cette décision judiciaire constitue un revers au moins temporaire pour le gouvernement espagnol, qui compte bien rapatrier graduellement la totalité de ces quelque 800 jeunes.