Le département américain du Trésor a annoncé lundi le gel des actifs de la Banque centrale russe détenus aux États-Unis ainsi que des sanctions contre le Fonds d’investissement direct russe, dans une tentative des pays occidentaux de couper davantage la Russie du système financier mondial suite à son conflit avec l’Ukraine.
« L’action sans précédent que nous prenons aujourd’hui limitera considérablement la capacité de la Russie à utiliser des actifs pour financer ses activités déstabilisatrices et ciblera les fonds dont Poutine et son entourage dépendent pour permettre son invasion de l’Ukraine », a déclaré la secrétaire au Trésor Janet Yellen dans un communiqué.
Ces nouvelles mesures visent à limiter la capacité de Moscou à utiliser ses réserves internationales pour atténuer l’impact des sanctions que les États-Unis et les alliés européens ont adoptées depuis l’escalade des hostilités russo-ukrainiennes.
Les nouvelles restrictions ciblent la capacité des autorités russes à se servir de leurs importantes réserves de changes pour soutenir le rouble qui a perdu pendant le week-end quelque 30 pc de sa valeur par rapport au dollar.
La dernière mesure du département américain du Trésor empêche les Américains de participer à toute transaction impliquant la Banque centrale, le Fonds souverain ou le ministère russe des Finances. Tous les actifs de la banque centrale russe détenus dans des institutions financières américaines sont désormais bloqués et les institutions financières en dehors des États-Unis qui détiennent des dollars pour la banque centrale russe ne peuvent pas les déplacer. Selon le New York Times, les responsables de l’administration Biden ont refusé de fournir une estimation sur les réserves de change de la Russie détenues en dollars américains, ce qui ne permet pas de juger de l’ampleur de l’impact de cette mesure.
Ils ont néanmoins indiqué que cette mesure allait affecter l’économie russe qui subira une montée de l’inflation et une contraction de l’activité à mesure que le rouble se déprécie. Le département américain du Trésor a souligné, par ailleurs, qu’une exemption a été accordée pour garantir la poursuite des transactions liées aux exportations d’énergie de la Russie, de nature à limiter l’impact des sanctions sur le secteur de l’énergie, sachant que les pays européens sont largement tributaires du pétrole et du gaz russes. La Commission européenne, la Grande-Bretagne, le Canada, la France, l’Allemagne, l’Italie et les États-Unis ont convenu samedi d’exclure certaines banques russes de la plateforme interbancaire Swift, et d’imposer de nouvelles restrictions à la Banque centrale de Russie pour l’empêcher d’utiliser ses importantes réserves internationales pour contourner les sanctions.
