Crise des visas Schengen : la France a inclus le Maroc et la Tunisie pour ne pas brusquer l’Algérie

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Selon des informations du site français Maghreb-intelligence, la décision prise par les autorités françaises concernant la réduction des visas Schengen pour le Maroc et la Tunisie est volontaire et ce afin de ne pas se mettre sur le dos l’Algérie.

Ces sources nous assurent que dans un premier temps, ces sanctions portant sur la suppression d’un grand nombre de Visas Schengen ne concernait que les autorités algériennes qui bloquent volontairement les opérations d’expulsion de plusieurs milliers de migrants illégaux algériens interpellés sur le territoire français.

Les chiffres prouvent, d’ailleurs, que les autorités algériennes sont à l’origine du problème en raison de leur refus systématique de délivrer les laissez-passer consulaires indispensables au retour des migrants irréguliers algériens vers leur pays d’origine, explique le média. En effet, sur 7 731 obligations de quitter le territoire français (OQTF) délivrées à des Algériens entre janvier et juillet dernier, 31 ont reçu un laissez-passer consulaire, c’est-à-dire le feu vert de l’Algérie, et 23 ont été exécutées. Soit un taux d’exécution de 0,2 %. Ce taux est de 2,4 % au Maroc et 4 % en Tunisie. C’est donc bel et bien l’Algérie qui constitue l’élément de blocage le plus important en matière d’expulsion des migrants irréguliers depuis la France.

Mais lors de la prise de sanctions à l’encontre du régime algérien, Emmanuel Macron a subi de nombreuses pressions du Quai d’Orsay pour élaborer une liste des trois pays du Maghreb afin de ne pas donner l’impression que ce sont uniquement les autorités algériennes qui sont ciblées par les nouvelles décisions de la France, indique Maghreb-intelligence. En clair, la diplomatie française voulait ménager les susceptibilités du pouvoir algérien et lui éviter un énième isolement international qui risque d’aggraver son discours radical avec toutes les conséquences fâcheuses que cela peut engendrer, aux yeux de Paris, sur la stabilité régionale.

C’est pour cette raison que les autorités françaises ont enfin le soin d’inclure le Maroc et la Tunisie sur cette liste des pays sanctionnés pour leur non-collabaration en matière de gestion des expulsions des migrants irréguliers. En réalité, cette collaboration est beaucoup plus fructueuse et fluide avec le Maroc et la Tunisie en dépit des problèmes logistiques suscités par la crise sanitaire de la pandémie COVID-19. En revanche, avec l’Algérie, la France se heurte à un véritable mur parce que les dirigeants algériens refusent de reprendre leurs ressortissants refoulés du territoire français, conclut le site d’information.

Pour le moment, le Maroc a réagi par le biais de son ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, soulignant que la décision française est «injustifiée», expliquant que «le Maroc a toujours géré la question migratoire et le flux des personnes, avec une logique de responsabilité et d’équilibre entre la facilitation des déplacements des personnes (…) et la lutte contre la migration clandestine».

Le chef de la diplomatie marocaine ajoute que «la décision (de la France) est souveraine. Le Maroc va l’étudier, mais les raisons qui la justifient nécessitent de la précision, un dialogue, car elles ne reflètent pas la réalité».

Bourita a tenu à corriger les chiffres en soulignant que le Maroc a déjà livré plus de 400 laissez-passer pour le rapatriement de ses ressortissants en situation irrégulière. Il a également attribué à un « problème franco-français » la difficulté du rapatriement des ressortissants marocains, regrettant que la France ne leur impose pas de test PCR avant d’embarquer pour le Maroc, alors que celui-ci est obligatoire pour pénétrer sur le territoire marocain, à cause de la pandémie du Covid-19.

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