Les chefs d’entreprises ont besoin de visibilité en matière de la commande publique, notamment sur les programmes et sur les taux d’exécution, a indiqué, mercredi à Casablanca, le président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Chakib Alj.
« Certes, l’investissement public a évolué ces dernières années en passant de 198 milliards de dirhams en 2020, à 230 milliards en 2021 et à un volume prévu dans la Loi de finances 2022 de 245 milliards, mais les chefs d’entreprises ont besoin de visibilité, notamment sur les programmes et sur les taux d’exécution », a dit Alj dans son allocution lors d’une conférence organisée par la CGEM sous le thème « la commande publique, levier de transformation pour un développement productif ».
Et d’ajouter qu’il est également important que certains principes soit appliqués à savoir la sécurité juridique du cadre régissant la commande publique, la liberté d’accès à l’achat public, l’égalité de traitement et la transparence dans la sélection des prestataires ainsi que le respect des délais de paiement.
Aussi, Alj a estimé que pour que la commande publique soit efficiente et joue son rôle, il est primordial de lever les contraintes réglementaires et juridiques existantes et appliquer la mesure de l’efficacité de la commande publique afin d’apporter des correctifs appropriés. Pour sa part, le Trésorier générale du Royaume, Noureddine Bensouda, a souligné que la réforme de la commande publique nécessite de la méthode, du changement de la culture et de la volonté.
Il a relevé que l’intérêt accordé à la réforme de la commande publique procède d’abord, de la dimension financière de l’achat public, en raison des enjeux budgétaires sous-jacents et du volume des dépenses publiques brassées par les commandes de l’État, des collectivités territoriales et des établissements et entreprises publics. L’intérêt pour la réforme de la commande publique découle également des enjeux économiques qu’elle recèle, dès lors que l’achat public n’est plus un simple moyen d’acquisition par les organismes publics de travaux, de biens et de services, avec un meilleur usage des deniers publics, a expliqué Bensouda.
L’achat public est plutôt devenu un levier puissant de politique économique, de promotion de l’entreprise, de génération de la croissance pour l’économie nationale et de redistribution des ressources, a-t-il avancé, notant que cet intérêt résulte en outre, des enjeux d’ordre social, environnemental et de développement durable de l’acte d’achat public.
Et de soutenir que l’intérêt qu’attachent les pouvoirs publics au domaine de la commande publique est également lié aux exigences des politiques nationales de protection de l’environnement, de veille à l’efficacité énergétique et d’aspiration pour le développement durable auxquelles l’achat public pourrait largement contribuer. Cette conférence, modérée par le vice-président de la Confédération et président de la commission dynamique régionale et Partenariats public-privé (PPP), Abdelkrim Mehdi, s’inscrit dans le cadre des « Rencontres du Livre Blanc » de la CGEM.