Après l’Arabie Saoudite, c’est au tour de l’Égypte de prendre des mesures drastiques à l’encontre de l’enseigne B. Laban. Les autorités du pays viennent d’ordonner la fermeture des 110 points de vente de la marque, invoquant la découverte de produits impropres à la consommation humaine. Cette décision intervient alors que le magasin de Casablanca de l’enseigne avait déjà fait l’objet d’une fermeture temporaire ordonnée par les autorités locales il y a quelques mois.
Selon un communiqué officiel du gouvernement égyptien, la décision de fermer l’ensemble des magasins B. Laban en Égypte a été prise à la suite d’inspections sanitaires menées dans une cinquantaine de points de vente. Ces contrôles ont révélé des « bactéries dangereuses, des produits non conformes et des infractions graves ». D’importantes quantités de marchandises saisies sur place ont été détruites, car jugées dangereuses pour la santé des consommateurs.
Ces révélations font écho à des signalements de cas d’intoxication alimentaire en Égypte, mais également en Arabie Saoudite, qui avait déjà pris la décision de fermer les établissements de l’enseigne sur son territoire.
Au-delà des problèmes sanitaires, des manquements importants en matière d’hygiène et de conformité réglementaire ont été constatés. Des allégations de mauvais traitements envers les employés et des pratiques marketing jugées inappropriées ont également été soulevées.
L’enseigne B. Laban avait déjà eu des démêlés avec les autorités à Casablanca. Son point de vente, situé dans le quartier huppé de Mâarif, avait été temporairement fermé quelques mois auparavant pour des raisons similaires. Ouvert le 23 janvier, ce magasin avait fait l’objet d’une suspension provisoire d’activité une semaine plus tard, les autorités locales ayant constaté le non-respect de plusieurs conditions stipulées dans l’autorisation d’exercice. Parmi les infractions relevées figuraient la non-conformité du local, initialement destiné à la vente de glaces et desserts, qui était utilisé pour la fabrication de desserts et de plats préparés.
Les autorités sanitaires de Casablanca avaient également pointé du doigt l’utilisation par l’enseigne de produits laitiers et végétaux d’origine inconnue, rendant impossible toute traçabilité des ingrédients et ne garantissant pas la qualité des produits finis. L’autorisation initiale accordée à B. Laban ne concernait d’ailleurs que la fabrication et la vente de glaces et de desserts.
L’accumulation de pratiques jugées « peu orthodoxes » semble être à l’origine de la déconfiture de l’enseigne. Des spécialistes du marketing ont notamment mis en lumière un recours excessif aux réseaux sociaux et aux influenceurs, la création d’un « faux engouement » et un retard délibéré dans le traitement des commandes, visant à gonfler artificiellement les files d’attente devant les magasins. Ces révélations successives mettent en lumière les pratiques douteuses qui ont conduit à la chute rapide de B. Laban dans plusieurs pays.