Pour le Maroc, le multilatéralisme de solidarité est une doctrine découlant de la vision de SM le Roi Mohammed VI, a souligné, jeudi, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita.
Ce multilatéralisme trouve son expression dans des mesures concrètes, telles que le projet de fabrication de vaccins pour contribuer à la souveraineté sanitaire du continent africain, ou encore les nombreux engagements pris lors du Sommet africain de l’Action organisé en marge de la COP22 à Marrakech, a tenu à préciser le ministre.
Bourita intervenait par visioconférence à la réunion de l’Alliance pour le multilatéralisme tenue à New York en marge de la 76è Assemblée générale des Nations Unies sous le thème « Riposte à la pandémie de la Covid-19; droits de l’homme et égalité de genre; changements climatiques et biodiversité ».
Exprimant le souhait du Maroc de voir l’Alliance placer l’Afrique au cœur de la stratégie mondiale de sortie de crise, en particulier, et du multilatéralisme post-COVID, en général, le ministre a fait savoir que le Royaume se tient engagé à travailler avec tous, pour réaliser le rôle de « l’Alliance pour le multilatéralisme » en tant que catalyseur d’un multilatéralisme de l’action, de l’équilibre et de la solidarité.
“C’est parce que nous sommes attachés à nos souverainetés, que nous choisissons le multilatéralisme”, a insisté Bourita, appelant à sa redynamisation pour conserver à la coopération internationale son but commun.
Il a, en outre, fait remarquer que ce plaidoyer en faveur de l’Afrique, première victime du changement climatique et grande oubliée des vaccins, n’est pas béat, estimant que le multilatéralisme n’a de sens sans solidarité.
Bourita a, par ailleurs, noté que les causes de l’Alliance sont aussi les causes du Maroc, depuis bien longtemps, qu’il s’agisse de l’accès universel et équitable aux vaccins, des droits de l’homme et l’égalité de genre, ou des changements climatiques et de la biodiversité, expliquant que l’adhésion du Maroc à « l’Alliance pour le multilatéralisme » s’est construite sur l’espoir qu’elle puisse être une force d’entraînement pour contribuer à la relance du multilatéralisme à l’ère post-COVID.
Pour le responsable marocain, la relance devrait s’appuyer sur des initiatives concrètes, visant à s’approprier et actualiser les cadres normatifs de notre action en tant qu’Etats membres de l’ONU et à adopter un « mapping partagé » des vulnérabilités sur les terrains de la sécurité sanitaire, des changements climatiques et de l’égalité de genre pour mieux les redresser, ensemble.
Il s’agit aussi, selon lui, d’allier la centralité des Nations Unies comme forum des discussions multilatérales au développement d’enceintes de coopération à formats flexibles.
Soulignant que l’Alliance a le mérite d’avoir anticipé la crise du multilatéralisme et d’en avoir tiré des conséquences opérationnelles avant même que la pandémie ne vienne la confirmer, Bourita a fait observer que la pandémie a confirmé cette crise de la manière la plus cinglante, en montrant que “nous savons être +seuls ensemble+, davantage que nous ne parvenons à placer l’intérêt national dans des synergies d’intérêts collectifs.”
Dans la même veine, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger a indiqué que loin d’entamer l’engouement suscité par l’Alliance, la pandémie l’a renforcé d’un sens d’urgence et, partant, lui a offert un momentum unique.
“L’Alliance n’a donc plus à prouver sa pertinence. Elle doit désormais prouver son efficacité”, a-t-il dit, ajoutant que les thématiques retenues pour la réunion d’aujourd’hui offrent un terrain pour faire de la sécurité sanitaire un bien public mondial au moment où l’iniquité vaccinale, notamment en Afrique, fragilise la riposte et pour réagir à l’immédiateté des dangers posés par les changements climatiques, au moment où la dégradation de la biodiversité induit aussi une défi sanitaire.
Il est question aussi de créer les conditions d’une résilience collective, alors que la pandémie a creusé les inégalités et érodé des décennies de réalisations en faveur du développement durable, a conclu le ministre.